vendredi 2 avril 2010

02 - Quelque chose de bizarre

« La chaleur était pesante, et le vent chaud incitait à boire (…) Il y avait quelque chose dans l’air, quelque chose de bizarre »

Ce 18 mai, nous étions autant que les doigts d’une main, les meilleurs amis du monde. Nous nous connaissions plus que par cœur. Il y avait Hélène Grampierre, Stéphane Berthier, Sébastien Petit, Manon Dessources (ses parents avaient beaucoup d’humour) et moi. Il est à noter que les deux derniers étaient en couple.

Nous étions réunis chez moi pour fêter le vingt-et-unième anniversaire de Manon. Après un buffet composé de pizzas et de Pringles, nous allâmes prendre le dessert puis fumer un narguilé sur le toit de mon immeuble. Après quelques discussions sur l’année qui venait de se dérouler et celle qui arrivait (professionnellement parlant), j’amenai le sujet des vacances. Et pour cause, nous avions décidé de partir tous ensemble quelques jours à la mi-juin dans le Vercors, plus précisément à Villard de Lans. J’étais doublement excitée que cela arrive car en plus de partir avec ceux que j’avais de plus chers au monde, ce serait mes premières vacances sans parents.

Ce soir, nous étions les rois du monde, tous plus heureux les uns que les autres de se trouver ici. Hélène avec son vieux journal intime qu’elle avait toujours avec elle, Sébastien avec son horrible gourmette qui ressemblait plus à une chaîne de vélo, Manon avec son pendentif en forme de cœur autour du cou, Steph avec son horrible barbe de quelques jours… Il ne manquait rien. Nous étions dans une plénitude affective totale, le tout sous un soleil magnifiquement réchauffant et une petite brise juste assez rafraichissante. Et pourtant…

Je m’en souviens encore, nous discutions des conceptions du bonheur de chacun. Pour Sébastien, il avait un caractère comparatif ; il ne se réjouissait pas du malheur d’autrui mais celui-ci l’aidait à relativiser et à être heureux. Seule la comparaison lui permettait de redescendre sur Terre et de se satisfaire de ce qu’il avait. Pour se rappeler cela quotidiennement, il avait inscrit au-dessus de son lit les premières phrases du poème de Lucrèce Suave mari magno (« Il est doux, quand la vaste mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux vous épargnent »).

Manon trouvait le bonheur ultime dans l’amour, plus précisément dans le fait de se sentir appartenir à un tout dont elle était la moitié. On avait découvert cette conception de l’amour en terminale avec le mythe d’Aristophane dans Le Banquet de Platon.

Hélène concevait quant à elle le bonheur par trois biais ; à l’extase de vivre mélangée à la nécessité d’oublier certains tristes événements et à la capacité de profiter des petits plaisirs (cela avait beau constituer à mes yeux une conception faible et liée à des temps de crises, ça ne la gênait pas).

Stéphane, lui, trouvait son bonheur tantôt dans le souvenir (je me souviens qu’une fois, il m’avait dit qu’il ne voulait faire l’amour que dans le noir pour ne se remémorer que la sensation…), tantôt après cette vie, que ce soit le fait de retrouver ceux qu’il aime pour l’éternité ou dans la béatitude ou encore dans notre prochaine vie.

Enfin, mon bonheur à moi consistait à fuir la raison, car si on y réfléchit cinq minutes, on se rend compte que la première heure que nous a donnée la vie a commencé à nous l’enlever. J’avais appris ça dans Le portrait de Dorian Gray, et si ça m’avait d’abord fait sourire, ça m’a vite fait bien réfléchir. Je trouvais également mon Souverain Bien dans le fait de suivre absolument mes désirs, aussi égocentrique que ce fût.

Soudain, pendant nos petites considérations et alors que la nuit commençait à tomber, une odeur de brûlé vint à nous, et alors que je me demandais ce que j’avais bien pu laisser sur le feu, j’aperçus un énorme brasier duquel émanait une fumée noire et dense à quelques kilomètres de chez moi. Sans prendre le temps de quoi que ce soit, je retournai dans mon appartement téléphoner aux pompiers et leurs signaler ce que j’avais vu. Occupé… Les autres descendirent pour savoir ce qui m’avait pris ; ils n’avaient rien vu et me regardaient d’un air interrogateur, comme si j’avais vu le Diable en personne…

Cette histoire m’avait mise mal à l’aise, si bien que lorsqu’il fallait que les autres partent, je fus morte de trouille à l’idée de me retrouver seule (ma famille n’était pas là du week-end). J’ai donc essayé d’en faire rester un avec moi le temps que je me couche. Après quelques tergiversations et regards tristounets dont moi seule avais le secret, je pus garder Stéphane à mes côtés. Comme il devait partir tôt pour aider un peu sa sœur à travailler, je pris vite ma douche et enfilai mon pantalon de pyjama rayé et mon débardeur en quatrième vitesse. Il m’avait laissé sur mon bureau L’arrache-Cœur de Boris Vian, Eichmann à Jérusalem d’Hannah Arendt et L’origine des espèces de Darwin pour que je me cultive un peu cet été. Je ne les lisais pas tous, mais ça fait toujours bien d’avoir des grands livres dans sa bibliothèque. Il aimait bien m’offrir des livres. Une fois dans mon lit, il me borda, m’embrassa sur le front et éteignit la lumière. Dans l’obscurité, je sentais sa main serrer la mienne. Il ne partirait pas avant que je ne m’endorme et tant qu’il serait là, rien ne pourrait m’arriver. Rassurée par sa présence, je trouvai le sommeil assez rapidement.

Le rêve dans lequel j’étais ne présageait rien de forcément néfaste, mais il n’inspirait pas non plus un optimisme à toute épreuve. J’y sautais de ma chambre pour tomber lentement et ensuite remonter dans Bourg-la-Reine. Au fur et à mesure que j’avançais dans la ville, ce que j’aurais dû voir n’était pas ou plus à sa place. La Nationale 20, les immeubles habituels, et même l’Allée d’Honneur avait disparu (c’est une grande et magnifique avenue à côté de chez moi…). Une fissure se créa alors entre mes jambes ; j’avais beau courir, elle me rattrapa jusqu’à me faire tomber, tomber, et encore tomber jusqu’à atterrir dans un appartement que je n’avais jamais vu auparavant. J’étais allongée et un peu sonnée. Celui-ci était monstrueusement sordide… La pièce dans laquelle je me trouvais était très probablement un salon avec une kitchenette, mais quelle vision d’horreur… Du sang coulait du robinet ; le sol, les murs et le plafond étaient en grillage rouillé sur lequel il y avait des morceaux de chair plus très fraîche ; l’odeur, pestilentielle, était un mélange de sang, de sueurs, de renfermé, de vomi et de pourriture… Elle prenait directement aux tripes pour ne plus s’en aller… Il n’y avait pas de lumière en dehors de quelques bougies, les vitres étaient murées ; sur un mur, je pouvais lire « Avance, et ton antre se transformera en Enfer par la volonté de mon Père », sur un autre mur, une sorte de signe dégoulinant… C’était une étoile à cinq branches entourée d’un cercle. La radio émettait un bruit continuel insupportable, les aiguilles de l’horloge faisaient n’importe quoi et j’entendais en plus un gémissement continuel ; d’une abominable mélancolie… sous mes pieds passait un torrent de sang déchaîné… Et sur la vitre principale, un long message écrit avec du sang dans un langage que je ne connaissais même pas…

Il y avait également une table avec six chaises dans un état miteux et un canapé datant de la grand-mère de Mathusalem. Sur une des chaises se trouvait un pull appartenant à Stéphane, taché de sang. Sur la table se trouvait un cahier d’enfant avec des personnes dessinées. Une d’elles me ressemblait, et elle était recouverte de rouge… À ce moment-là, ma seule envie était de crier jusqu'à m'en déchirer les tympans pour me libérer de cette ambiance si oppressante. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, je n’y arrivais pas, un peu comme dans un rêve, lorsque vous voulez courir sans y arriver. Cette frustration commença peu à peu à gagner tout mon corps, m’empêchant de faire ce que je voulais. Je ne me sentais plus maîtresse de mon propre rêve ; ça semble grotesque, je sais. Je crois bien que j'avais rarement fait un rêve aussi terrifiant. Et pour ne rien arranger, une horrible migraine commença à me gagner. Comment peut-on souffrir dans son propre rêve ?

Dans le salon, alors que j’examinais le pull ensanglanté du gnome (c’était un surnom que je lui donnais), la douleur s’intensifia. J’aurais voulu m’éclater la tête contre un mur... Tandis que j’étais à quatre pattes à essayer par tous les moyens d’atténuer ce mal, je vis quelqu’un apparaître dans le miroir, et seulement dedans... La personne avoisinait le mètre quatre-vingt, avait un couteau de cuisine dans la main gauche et le corps recouvert d’un voile noir. Je la regardai dans le miroir sans me retourner, de peur de me faire décapiter.

Elle ne bougeait pas, se contentait de me regarder, comme pour me narguer… Mon sang se glaça, si bien que j’étais incapable de faire quoi que ce soit. Ma seule envie fut alors d’en finir avec cette chose, et cela de quelle que manière que ce soit, pourvu que je n’éprouvasse plus cette horrible sensation qui décuplait au fil des minutes. J’arrivai enfin à me lever face au miroir, avec le fantôme qui ne bougeait toujours pas. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien attendre à me regarder depuis la glace... Est-ce que c’était volontaire ? Je commençai à me retourner peu à peu, m'imaginant tantôt découpée en petits morceaux et semée un peu partout dans l’appartement, tantôt agonisante sous son couteau qui m'ouvrirait la gorge aussi lentement que cruellement. Je me voyais toute recouverte de sang, sur le point d’y passer mais n’y arrivant pas. Au moment où je tournais la tête pour aller à sa rencontre, il avait disparu ! Et personne dans le miroir. Voilà qui me fit encore plus froid dans le dos.

A moitié soulagée, la seule chose que j’attendais désormais était de pouvoir me réveiller, mais cela m’était impossible, comme si je devais aller jusqu’au bout de mon rêve, comme si quelque chose m’y attendait. Il me fallait jouer le jeu et franchir la porte du salon. Je me retrouvai dans l’entrée de l’appartement mais, à ce moment, vis la chose en chair et en os dans le salon, sortie du miroir. Elle me pointa alors du bout du couteau et commença à me charger. Par terre, il y avait un livre vierge, probablement le seul objet dont je pouvais me servir. Je le saisis pour le lui envoyer mais elle avait disparu le temps d’un éclair, laissant le livre s’écraser bêtement contre un mur. Pour lui échapper, je courus vers l’autre pièce de l’appartement qui était une sorte de dortoir et fermai la porte à double tour. Je me pensais sortie d’affaire quand dans un des lits, j'aperçus un corps sans vie et vis des draps étaient d’un rouge inquiétant…

J’allais regarder qui se trouvait dans ce lit quand une nouvelle douleur me perfora le corps. Mon ventre me faisait me tordre de douleur... Je parvins finalement à me relever, non sans mal, mais n’osais plus retirer la couverture, de peur d’y trouver des choses encore plus immondes que dans le salon, et mon intuition était plutôt bonne... La personne décapitée dans le lit n’était autre que mon Stéphane ! Il était lacéré de coups de couteaux et défiguré, sa tête reliée à son corps par un unique et petit filament… A peine reconnaissable… Mais qui avait pu lui faire une chose pareille ? A bout de nerfs et n’ayant plus que Lisieux pour pleurer sa mort, je m’allongeai dans le lit, à ses côtés, attendant que tout cela s’arrête… Aussi bizarre que cela puisse paraître, j’avais toujours voulu faire au moins une fois ce que faisait Simba juste après la mort de Mufasa… Au bout d’une minute ou deux, une lumière apparut par le trou de la serrure. Elle était la seule chose capable de me redonner un peu d’espoir et je peux vous dire que ce n’était pas du luxe, car au vu de ma situation, n’importe quelle issue aurait été la bienvenue. La lumière s’intensifia peu à peu… Je décidai finalement de retirer la couverture de mes yeux, histoire de voir ce que j’avais devant moi. C’était un homme tout de noir vêtu lévitant à quelques centimètres au-dessus du sol. Il avait de longs cheveux gris et paraissait très âgé mais en pleine possession de ses moyens. Plus il s’approchait du lit, plus je sentais mon âme se délier de mon corps, et plus celui-ci s’affaiblissait. J’avais mal comme si j'étais compressée de l'intérieur… Il me trouva assez rapidement et retira la couverture de mon visage. J’avais froid, je sanglotais, mon débardeur était devenu rouge sang, je ne faisais plus que pleurer et prier pour que tout cela s’arrête, que je me réveille et que tout ne soit plus qu'un souvenir dont je pourrais éventuellement rire.

Le vieil homme pointa son doigt dans ma direction, dessina avec celui-ci le signe que j’avais aperçu dans le salon et commença à me parler dans une langue que je n’avais jamais entendue auparavant. Peut-être celle du message dans le salon… Il me regarda fixement et réussissait à me paralyser par un simple regard. Il me dit, et je l’entends encore : « Con saint Gillem quiro plere, nus amesidemos allera, ja zondez, vallet que vellare, delam su cataris. Ombras tile timeris, amis, famias, coïs daros attentcioneme, amenudo rodaram. ». Au fil de son espèce d’incantation, je me sentis partir. Je mis les bras de Stéphane autour des miens, comme s’il était la seule protection qui pouvait me rester, mais j'étais bel et bien en train de mourir dans une sorte d’horreur délicieuse ; en fermant les yeux, je vis des squelettes me poursuivre et une abeille me sauver, Sébastien pleurer sur une tombe, Hélène en chaise roulante parler devant un miroir, et enfin Stéphane se faire transporter à dos d’agneau… Voir ses amis dans la détresse est quelque chose d’absolument terrible et insupportable à voir, surtout quand on ne peut rien faire pour y remédier... Enfin, j’aperçus une dernière fois le salon de cet appartement avec au milieu un garçon que je ne connaissais pas. Il avait une bougie dans chaque main et parlait le même langage que l’homme. J’entendis ensuite siffler un train que je pouvais apercevoir de loin, en forme de cercueil. Je tournai ensuite la tête pour voir le fantôme me porter le coup de grâce, puis plus rien…

Venais-je de mourir ? Sur le coup, tout ce dont je me souvenais était le couteau qui s’apprêtait à me transpercer le crâne. Je rouvris finalement les yeux, dans mon lit...

Il me fallut quelques bonnes minutes pour reprendre mes esprits. Tout avait semblé si réel… La fumée, l’appartement, le sang, les grilles, la chair, la rouille, l’odeur, le pull, le miroir, la chambre, le cadavre, cette douleur, les mots du vieil homme résonnant dans ma tête avec une voix à la Grand Corps Malade… Je posai un pied par terre, puis l’autre… J’étais en nage et avais encore quelques difficultés à respirer. Mes jambes faisaient des cliquetis. J’avais l’impression de revenir de si loin… Dans la cuisine, mon petit déjeuner eut beaucoup de mal à passer. J’avais une boule dans l’estomac et à la gorge… En m’habillant, je regardai par ma fenêtre vers le lieu d’où j’avais aperçu cette fumée à la con… D’ailleurs, je me demande bien ce qui avait pu réellement se passer. Quand j’y repense, tout est parti d’elle. Saleté…

La journée fut longue, très longue… Je m’endormais devant mon ordinateur ; on avait un cours de rattrapage de Théorie des droits de l’homme. C’était de temps en temps à la limite de l'interminable ! Et il faisait tellement chaud dans la fac… Je passai la plupart de mon temps à m’en vouloir d’avoir vu ce maudit brasier. Pourquoi c’est pas un des autres qui l’avait vu ? Je dois avoir une imagination bien débordante, quand même ; simplement avec de la fumée, je me trouve dans un endroit que je ne connais pas avec un bordel digne du Parti Socialiste. Je cherchai également les mots que j’utiliserais pour en parler aux autres le soir même ; je le fis-nalement en fin d’après midi. Les premières réactions consistèrent à dire que le narguilé m’était monté à la tête à partir du moment où j’avais cru voir cette fumée, que c’est ce qui avait entraîné ce cauchemar, certes horrible, bla bla bla… Bien que réconfortants, ils ne se doutaient pas de ce que j’avais vu et vécu là-bas, et c’était peut-être mieux ainsi…

Ce 19 mai, bien que long à en mourir, était passé sans trop d’encombres ; j’en aurais presque oublié ma nuit agitée, entre la préparation des vacances et constitution des dossiers de M2. Je n’avais pas vraiment le temps de m’attarder sur les visions fantasmagoriques de mon inconscient. Elles me rattrapèrent pourtant la nuit suivante, lors du même cauchemar, avec de nouveau cette douleur me transperçant le corps, cet appartement, ces choses... La journée suivante se déroula encore plus lentement que la précédente. Un cours de latin en continu. Je la passai à cogiter dans ma chambre, hantée par le monstre et toutes ces visions. Impossible de penser à autre chose; tout m'y ramenait et, bien que cela paraisse paradoxal, ma curiosité me poussait à vouloir dormir pour savoir si j'allais encore assister à la même scène. J’eus ma réponse le soir suivant en me retrouvant une nouvelle fois dans cet appartement, plus décidée à affronter la chose en voile noir. Étant dans un rêve, la mort ne pourrait pas être vraiment là, alors que risquais-je ? Par terre se trouvait, désormais comme d'habitude, le livre vierge. Je le lui lançai, toujours en vain. Dès lors, le rêve se finit de la même manière, exception faite que la douleur finale s’était encore intensifiée. M’en serais bien passée. Au réveil, il y avait sur le mur de ma chambre l’espèce de signe bizarre qui décorait celui du salon de l’appartement. Sébastien et Stéphane vinrent rapidement me voir et m’aidèrent à nettoyer tout ça. Après une heure de discussion, ils paraissaient d’accord pour dire que j’avais dû faire une simple crise de somnambulisme. C’était certes l’explication la plus rationnelle et la plus rassurante, mais un feu de cheminée en plein printemps, était-ce rationnel ? D’autant qu’il avait fait très beau pour cette époque de l’année (et qu’on ne vienne pas me parler de réchauffement climatique, avec ça !). Plus le temps passait, plus j’avais peur de dormir, peur d’avoir mal, peur de revoir mes amis souffrir, peur de revoir quelque chose au réveil ou pire, de ne plus jamais pouvoir me réveiller. La volonté d’en savoir plus était partie en vacances.

Trois semaines plus tard, rien n'avait changé et le rêve se répétait encore et encore, c’était que le début, d’accord, d’accord. Je sentais bien que ma mère ne savait pas trop quoi penser de tout cela et qu’en me rassurant, c’est plus elle-même qu’elle tentait de se rassurer. Inquiète, elle se renseigna pour moi auprès d’un de ses amis. Le lendemain, je me réveillai de nouveau avec ce signe sur mon mur. C’est ce même jour que ma génitrice vint me voir pour m’annoncer qu’elle avait pris rendez-vous avec le docteur Lilian Havil, un ancien collègue à elle. Je me sentais rassurée par le fait d’aller voir quelqu’un mais ça me donnait une impression un peu bizarre, comme si on me croyait malade alors que je me sentais incomprise... Le soir, je devais retrouver les autres pour leurs résumer ce que le médecin me dirait et pour achever les derniers préparatifs avant le départ en vacances, prévu le lendemain soir. Nous étions alors le 9 juin…

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